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DOCUMENTS.
l'Auxerrois, lequel a promis, promet et sera tenu à eft envers Denis Beys, Germain Clérin, Jean-Baptiste Poquelin, Joseph Béjard, Geor­ges Pinel et Nicolas Bonenfant, damoiselles Madeleine Béjard, Ma­deleine Malingre, Catherine des Urlis, Geneviève Béjard et Cathe­rine Bourgeois, tous associés pour faire la codie sous le titre de l'Illustre Théâtre, demeurant faux-bourgs Saint-Germain des Prés lès Paris, proche la porte de Nesle, ace présents et acceptants, de faire et parfaire bien et dûment, comme il appartient, douze toises de long sur trois toises de large de pavé, revenant à trente-six toises, et pour cet effet fournir par ledit Aubry tout le pavé neuf qu'il con­viendra, après qu'il aura emplole vieil qui y est à présent, le tout au-devant du jeu de paume où ils vont jouer ladite codie, sis auxdits faux-bourgs Saint-Germain, proche la porte de Nesle1, et ôter par ledit Aubry les terres qui se trouveront de trop dans toute la superficie d'icelui, et esplanader celles qui se trouveront de trop dans les avenues dudit pavé, afin que les carrosses y puissent aller facilement; à commencer à travailler auxdits ouvrages dès demain et y travailler et faire travailler sans discontinuer, et le tout rendre bien et dûment fait et parfait dans jeudi prochain venant, pourvu que le temps le permette. Get présent marché fait moyennant le prix et somme de deux cents livres tournois, que lesdits Beys, Clérin et consorts ont promis et promettent l'un pour l'autre., chacun d!eux
1. Ce local est nommé jeu de paume des Métayers dans les documents suivants, n01 XIII, XIV et XVI. Il appartenait en partie à deux frères, Nico­las et Louis Métayer, dont le premier etait entrepreneur général de là terre et seigneurie de Paloiseau. Le 20 mars 1641, Louis Métayer « émancipé d'âge sous l'autorité de Nicolas Métayer, son frère » adresse une requête au lieutenant civil pour être autorisé à vendre, avec l'assistance de son cura­teur, a un dixième qu'il a en un jeu de paume situé aux faux-bourgs Saint -* Germain, entre Ies portes de Nesle et de Bucy, appelé le Mestayer, » et deux dixièmes à lui appartenant en deux maisons sises auxdits faux­bourgs, l'une sur les fossés, pend pour enseigne la ville de Lyon, et l'autre rue de Seine, qui a pour enseigne le Lion noir- (Archives de l'em­pire. Minutes du Châtelet. Y 3909.) Dans cet acte figure comme parent un Martin Métayer, qui dans une autre minute du Châtelet, datée du 12 at 1642, est appelé <- défunt Martin Métayer, vivant maître paumier, et pro-a priétaire de la maison et jeu de paume ledit défunt étoit demeurant. » (Idem. Y 3911.) Enfin, le 13 mars 1643, les deux frères Nicolas et Louis Métayer louent une maison et jeu de paume dont ils sont propriétaires <- sis « rue des Deux-Portes, paroisse Saint-sauveur, appelé la Salamandre. » (Jfinutes de M* Turquet.)
Le jeu de paume des Métayers sis près de la porte de Nesle se trouvait peut-être à la place occupée aujourd'hui par la longue cour de l'Institut, qui, suivant M. Bonnardot, a « pour limite, à l'est, l'ancien mur » de Phi­lippe-Auguste; « il est notoire, dit plus loin M. Bonnarclot, que la plupart des anciens jeux de paume étaient établis de préférence dans les vieux fos­sés de la ville. » (Dissertations archéologiques sur les anciennes enceintes de Paris, 1853, in-, pages 41 et 77.)